Que signifie, selon vous, la création d’un nouveau produit grâce à ce projet dans le cadre de l’histoire de Maru Butsudan jusqu’à présent ?
Je pense que c’est en grande partie parce que je veux que les gens du monde entier voient à quel point c’est beau. Honnêtement, je n’arrive pas à imaginer quel genre d’objets en laque les Européens voudraient avoir, mais je pense que cela vaut la peine de relever le défi de collaborer avec des designers pour transformer la technique en un produit et le vendre.
Dans le cadre de votre collaboration avec les concepteurs, avez-vous adopté de nouvelles idées, de nouvelles techniques ou un changement de perspective ?
L’un de nos produits est un candélabre coloré, qui est un design auquel nous n’aurions jamais pensé par nous-mêmes. Nous ne pensons jamais à ce genre de combinaison de couleurs. Je ne sais pas si c’est parce que je suis japonais ou parce que je suis un artisan, mais lorsque j’ai vu ce design pour la première fois, je ne l’ai pas trouvé cool et je l’ai trouvé trop excentrique. Maintenant que j’y pense, je pense que j’avais décidé que ce type de combinaison de couleurs n’était pas des couleurs japonaises.
Que pensez-vous de la production actuelle ?
Oui, je pense que c’est peut-être la voie à suivre une fois que ça aura pris forme. Je pense que je n’ai simplement pas eu le courage de le faire avant, mais je suis toujours sceptique. Mais si les Européens le voient et ne disent pas que c’est bizarre, alors ce genre de schéma de couleurs est possible, et c’est une grande découverte pour nous.
Le chandelier est en métal (laiton), y a-t-il une raison à cela ?
Oui, c’est ça. C’est du métal. Nous sommes avant tout un magasin d’autels bouddhistes qui fabrique des objets pour la prière. Nous avons la technologie de la laque, que nous avons combinée dans ce produit appelé le chandelier. Il existe un chandelier dans l’industrie des autels bouddhistes, mais il est essentiellement en laiton. Le laiton a toujours été résistant à la rouille et doré. L’or est considéré comme une couleur qui éloigne les impuretés et les mauvaises choses. Cependant, si l’on fabriquait tout en or pur, cela coûterait très cher, c’est pourquoi le laiton a souvent été utilisé comme substitut. C’est le concept du chandelier, que nous avons donc fabriqué en laiton cette fois-ci.
Combien d’artisans sont impliqués dans la fabrication de ce produit ?
Tout d’abord, un transformateur de laiton. Un artisan qui nous fournira de la peau de requin, car nous utiliserons une technique appelée revêtement de peau de requin, qui consiste à enrouler de la peau de requin autour de la surface de la pièce. L’atelier de laquage qui préparera la laque. Un artisan qui peint la couche de base. Il y en a environ cinq.
Combien de temps faut-il pour fabriquer une chose ?
Pour un grand chandelier, il faut un mois rien que pour appliquer la laque, y compris le temps de séchage. Le processus de laquage implique le séchage et l’application répétée de la laque, et surtout dans le cas de la laque de galuchat, la laque doit être appliquée plusieurs fois. En particulier, la laque doit être appliquée de telle manière que les irrégularités de la peau de requin soient comblées. Pour atteindre cet état, il faut appliquer la laque environ neuf fois. Si vous vous dépêchez d’appliquer la laque avant que l’intérieur ne soit sec, la finition ne sera pas bonne, il faut donc du temps pour qu’elle sèche.
Quel genre de personnes souhaiteriez-vous voir utiliser un tel objet que vous avez passé tant de temps à fabriquer ?
J’espère qu’ils seront utiles pour une vie plus riche. Il existe de nombreux produits moins chers et plus pratiques, mais je pense que la question est de savoir ce que l’on choisit. Je veux que les gens apprécient les objets que nous nous efforçons de fabriquer, qu’ils les trouvent beaux et qu’ils prennent plaisir à les utiliser comme outils de la vie quotidienne, plutôt que de les acheter et de s’en tenir là.
